Direction de thèse :
Sandrine Glatron (UMR Dyname - Université de Strasbourg)
Cette recherche explore le déploiement protéiforme du politique au sein de jardins partagés. L’étude empirique met en lumière les pratiques et les discours qui s’y développent comme une expression ordinaire du politique. Ce travail s’appuie sur deux terrains d’enquête (l’un situé à Rome et l’autre à Strasbourg), permettant de nourrir la réflexion d’une approche comparative. Un des éléments qui caractérisent ce travail est l’attention portée aux liens entre les enjeux de redéfinition de la démocratie et la nécessaire imbrication de celle-ci avec les enjeux écologiques. Nous postulons que les jardins partagés sont des laboratoires de l’exercice local et pratique de la participation et contribuent en cela à inventer de nouveaux modèles d’aménagements qui respectent des principes écologiques. La réflexion est construite en deux parties complémentaires. La première, consacrée à l’étude du politique au sein des associations de jardins partagés, analyse les formes de l’engagement qui s’y déploient. Après avoir établi les profils d’engagement et les processus de politisation des membres, l’analyse de l’environnementalisme ordinaire comme forme particulière de l’engagement au sein des jardins permet de souligner la connexion possible et nécessaire entre enjeux écologiques et participation citoyenne. La deuxième partie de la thèse analyse la place de ces initiatives dans leurs arènes locales respectives et leurs rapports aux institutions avec lesquelles elles interagissent. Nous traitons la manière dont ces initiatives prennent place sur le territoire, comme processus participatifs «spontanés», comment elles négocient avec les institutions locales leurs actions et leur présence sur ces espaces publics, mais aussi comment elles se structurent dans le temps. Après avoir mis en évidence les dynamiques à l’œuvre au sein de ces organisations et les différences entre ces deux territoires, à Rome et à Strasbourg, nous pointons les principaux éléments de l’analyse comparée pour ensuite articuler la réflexion sur les démarches participatives - plus ou moins institutionnalisées - avec la notion de commun(s). La question des communs est envisagée comme catégorie opérationnelle à partir du terrain romain, mais aussi comme notion qui permet de penser un nouvel horizon politique au-delà de l’alternative marché/État dans un cadre plus général.