L’axe thématique réunit les enseignants-chercheurs de l’unité AMUP qui interrogent, dans une perspective interdisciplinaire et de longue durée, les expériences et les acteurs qui ont contribué à façonner les formes spatiales et sociales des villes et des territoires, s’intéressant aux notions de « patrimoine », « transfert » et « interférences ».
Transferts culturels et circulations des savoirs
L’espace transfrontalier auquel appartiennent Strasbourg et sa région justifie et renforce l’approche par les transferts culturels développés par certaines recherches récentes et en cours sur la construction et la circulation des savoirs en architecture et en urbanisme. Les trajectoires d’acteurs professionnels analysées à partir de ces notions montrent l’utilité d’étudier la construction des disciplines du projet (architecture, urbanisme, paysage) comme le résultat de croisement et de partage d’expériences. Les supports et les lieux de ces échanges (revues, expositions, congrès) constituent d’autres objets enquêtés. Les membres de cet axe s’appliquent à questionner les notions dominant la scène universitaire et, sur la base de recherches de terrain (histoire, processus de production de la ville et de l’architecture, rapport entre idéologies, expertises et sphères de gouvernance à différentes échelles) à proposer des approches évitant les visions mécanistes de la circulation des savoirs urbains et architecturaux.
Patrimoine(s) matériel(s) et culturel(s)
D’autres enseignants-chercheurs explorent la notion de patrimoine(s) matériel(s) et immatériel(s), à travers des recherches sur la prise en compte de l’héritage de la ville ancienne, historique, héritée ou interprétée dans un enchevêtrement des temporalités et historicités, dans les transformations urbaines récentes et contemporaines ou à travers des travaux sur les patrimoines culturels immatériels. Le rôle que l’héritage du passé a joué dans la construction des théories urbanistiques au cours du XIXe et XXe siècles est aujourd’hui questionné sous un jour nouveau, avec la volonté de revisiter et reformuler dans un contexte nouveau les travaux pionniers des années 1980 et 1990 proposés par les premières figures de cet « urbanisme patrimonial », en mettant aujourd’hui en avant des sources et des expériences françaises et étrangères moins connues. Surtout, le lien dans la recherche entre théorisation et recherche de terrain est l’objet de constantes réflexions méthodologiques et notionnelles.
Interférences et adaptations
Cet aspect, s’appuyant sur l’expérience de divers membres de l’équipe, vient analyser tant les narrations existantes du changement urbain et architectural que les dynamiques contemporaines. Il s’agit de développer une approche confrontant les terrains de recherche à un cadre d’analyse dynamique, intégrant la prégnance des contextes particuliers sur les situations locales, la complexité des processus de changement urbain et architectural, ainsi que sur la dimension plurielle des déterminants dans les processus de décision. Insistant sur l’adaptation, les chercheurs de l’axe s’intéressent à la manière avec laquelle les sociétés urbaines ont intégré (par le haut d’une manière institutionnelle ou normative et par le bas par le biais des revendications, résistances et mouvements sociaux et à l’interaction négociée entre ces deux perspectives), les urgences à l’adaptation (géopolitique, économique, écologique, sociale).
Axe 3 : Acteurs et dynamiques patrimoniales : expériences et transferts
Responsable(s) :