Conférence
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Amphithéâtre Pierre Vercey | ENSAS | La Fabrique

Maxime Decommer

Les architectes au travail. L’institutionnalisation d’une profession (XIXe-XXe siècles)

La création de l’Ordre des architectes en France par la loi du 31 décembre 1940 est l’une des étapes clés du processus d’institutionnalisation de la profession comme libérale et réglementée. Si cette loi détermine qui peut se dire architecte, quelles sont les forces à l’œuvre dans l’orientation des pratiques des architectes pour définir comment exercer cette profession ? En s’appuyant sur l’analyse d’agences d’architectes aux XIXe et XXe siècles, le propos discutera les influences des acteurs du processus d’institutionnalisation de la profession sur les modes, les conditions et les méthodes de travail des architectes. L’hypothèse défendue est que l’État, les associations corporatistes, l’École des beaux-arts, les commanditaires privés nés de la révolution industrielle ou encore le marché de la commande architecturale ont chacun participé, aux côtés des architectes, à construire leur cadre d’exercice mais aussi la représentation libérale de leur pratique et de leur identité professionnelle, laquelle connaît depuis la fin de la Seconde guerre mondiale une profonde remise en cause. 

Diplômé d’État en architecture et docteur en architecture, Maxime Decommer est maître de conférences en sciences humaines et sociales à l’École nationale supérieure d’architecture de Bretagne et chercheur au GRIEF. Ses recherches portent sur les acteurs des transformations des espaces et, plus particulièrement, sur le groupe professionnel des architectes. Elles questionnent conjointement les évolutions des formations et celles des activités, des métiers, des modes d’exercice et des identités professionnelles des acteurs concernés. Il est notamment l’auteur de l’ouvrage Les architectes au travail. L’institutionnalisation d’une profession, 1795-1940 (Presses Universitaires de Rennes, 2017) et, avec Anne Debarre, du livre La fabrique de l’École des beaux-arts à Paris (Éditions Beaux-Arts de Paris, 2024). Il a dirigé plusieurs numéros thématiques de revue dont « L’agence d’architecture (XVIIIe-XXIe siècle) » avec Gauthier Bolle et Valérie Nègre (Les Cahiers de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, n°9-10, 2020) et « Les pédagogies de l’architecture, de la ville et du paysage : nouvelles donnes au XXIe siècle » avec Anne Debarre et Juliette Pommier (Les Cahiers de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, n°22, 2024). Il participe actuellement à une recherche financée par l’Agence Nationale de la Recherche (2024-2027) intitulée « Architectes, urbanistes et paysagistes face aux défis du 21ème siècle (ProMetUrba21) » conduite par une trentaine de chercheurs membres du réseau Ramau, dans laquelle les formations, les trajectoires individuelles et les dynamiques de ces trois groupes professionnels sont observées au prisme des désajustements-réajustements qu’ils effectuent par rapport au nouveau contexte socio-environnemental. 

Légende et source du visuel : L’agence des architectes Guilbert dans les années 1930 (L’Architecture d’Aujourd’hui, mars 1937, n°3). 


Conférence « Les architectes au travail. L’institutionnalisation d’une profession (XIXe-XXe siècles) » par Maxime Decommer Mercredi 19 mars 2025 à 18h30 
Amphithéâtre Pierre Vercey, La Fabrique 
Entrée libre