Événement

Réseau EnsaÉco

Appel à contribution : « L'écosystème territoire. Le paysage, les milieux vivants »

Un appel à contribution pour les 6èmes Rencontres du réseau EnsaÉco est lancé. Elles auront lieu du 23 au 25 novembre 2023 à l’ENSAP Lille. La date limite de réponse est fixée au 28 août 2023.

Présentation des deux thèmes des Rencontres
Deux thèmes structurent les rencontres du réseau EnsaÉco à Lille. Ces thèmes sont volontairement en résonance afin de consolider les réflexions promues par ces rencontres annuelles.
Les enseignements liés à l’écologie dans les ENSA(P) sont traversés par les questions disciplinaires, et notamment celles des disciplines du paysage et de l’architecture. Le thème 1 de cet appel matérialise ce questionnement.

Thème 1 : « Enseigner le paysage dans les écoles d’architecture »
Ce premier thème concerne l’enseignement du paysage dans les écoles d’architecture. La tenue des Rencontres annuelles du réseau EnsaÉco dans l’une des deux écoles d’architecture et de paysage est l’occasion de poser la question de l’enseignement du paysage à une échelle qui permet effectivement une association harmonieuse parce que processuelle entre la conception paysagère et la conception architecturale à la faveur de l’intégration des enjeux écologiques dans l’enseignement.
Selon un recensement récent, une bonne vingtaine de paysagistes concepteurs enseignent en écoles d’architecture. Ces rencontres permettront de réunir des enseignants mettant en discussion les modalités d’une articulation forte à la faveur des enjeux écologiques des enseignements de l’architecture et du paysage. Quels sujets, quelles thématiques favorisent cette association ? Quelles modalités pédagogiques ? Quels sont les écueils rencontrés ? En quoi le fait d’enseigner le projet de paysage en école d’architecture modifie-t-il le contenu des enseignements ? Que penser d’une double diplomatie, parfois évoquée et déjà testée entre l’école du paysage de Blois et l’école de Marne-la-Vallée ?

L’hypothèse qui sous-tend ce thème est que ce cadre d’intégration écologique des deux disciplines, architecture et paysage, est fourni par la nécessité de penser le projet non plus comme une pure production spatiale, mais aussi comme une production matérielle mobilisant des ressources humaines, biologiques et abiotique redécouvertes à la faveur de la nécessaire reterritorialisation de son activité.

Le projet de paysage trouve sa place pleine et entière dans ce processus puisqu’il vise à créer les conditions socio-spatiales des mutations territoriales en les référant aux valeurs paysagères que les groupes sociaux et les individus leur reconnaissent. Le projet de paysage s’affirme comme moyen de légitimer l’action publique dans le sens d’une « ménagement du territoire » et d’une transformation qui, plutôt que de se poser comme création ex nihilistes, se proposerait de conforter et d’amplifier les qualités propres du territoire tel que perçu, éprouvé, ressenti, aimé, représenté, investi par ses habitants.
Dès lors, un cercle vertueux se fait jour entre le projet de paysage comme cadre d’une exploitation réussie de ses ressources, et le projet architectural comme exploitation et mise en oeuvre adaptée de ces ressources. Le lien entre les deux disciplines s’établit harmonieusement dans le processus de l’écosystème territoire, alors que trop souvent ces deux disciplines entretiennent une relation tendue par les rivalités professionnelles.

Dans une perspective plus globale, la « reterritorialisation » est source d’économie d’énergie, de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que d’émergence de formes d’organisation du travail plus démocratiques et ouvertes. Penser la production architecturale dans son « écosystème territoire », c’est donc la concevoir en intelligence avec les ressources matérielles du territoire dans lequel elle s’inscrit en s’assurant de la disponibilité de ces matières, mais aussi de leur bonne gestion, condition de leur renouvellement régulier, ainsi que de leur transformation, de leur acheminement et de leur mise en oeuvre adaptés à leurs spécificités et singularités. C’est aussi anticiper leur altération ; leur adaptation au-delà du chantier et de la réception des travaux, leur appropriation sociale, autant que leur remise en circulation, leur ré-emploi ou leur retour à l’écosystème, selon une chaîne de valorisation continue dans laquelle le temps de la conception architecturale et de l’édification n’est qu’un segment d’un processus complet.

Thème 2 : « Expérimentation des milieux vivants »
Le second thème concerne la place et les expérimentations sur les « milieux vivants » dans les enseignements liés à la transition écologique dans les ENSAP.
Cette approche concerne tous les champs structurants les enseignements des ENSA(P) :
- à travers l’enseignement de projet ;
- à travers les séminaires de master et les activités dans les laboratoires de recherche ;
- à travers toute autre format d’enseignement ;
- par l’échelle territoriale qu’elle convoque ;
- par la manière qu’elle a de placer les jeux d’acteurs et la négociation sociale au coeur de processus de l’écosystème territoire ;
- à travers la lecture temporelle qu’elle suppose dans des formes de projet au (très) long court mobilisant les héritages qui constituent le territoire ;
- à travers les enjeux de représentation et de médiatisation très complexes qu’il pose dès lors que la société civile est directement concernée par ces démarches ; 
- par l’intégration de ressources locales, souvent en tension avec les cadres de la production industrialisée des matériaux de construction, pour expérimenter des dispositifs renouvelés pour la construction écoconçue.

Les sujets structurants les enseignements en lien avec la transition écologique dans les ENSA(P) dans le Livre vert, le Livre bleu, la recherche AMI CMA en cours se répartissent selon 4 thématiques : 
- les enjeux politiques, éthiques et sociaux liés à la transition écologique : histoire environnementale, le champ des idées : philosophie et éthique environnementale, l’impact environnemental du cadre économique et juridique des pratiques architecturales et enfin les pratiques collaboratives ;
- les ressources, matériaux et cycles de vie : les matériaux bio et géo-sourcés, le réemploi et le cycle de vie ; 
- l’énergie et le climat : l’énergie et le carbone, l’architecture bioclimatique et les ambiances à l’échelle urbaine ;
- les milieux vivants : la connaissance et la représentation des milieux, l’architecture régénératrice et l’architecture face aux risques majeurs.
Pour cette 4ème thématique générale du réseau EnsaÉco, celle des « milieux vivants », quelques notions sont identifiées dans les enseignements des ENSA(P). Elles pourront être supports de propositions pour cet appel : 
- les milieux et l’habitabilité globale, la mésologie
- les réflexions sur le biorégionalisme, le localisme
- la géographie, avec ses apports d’outils et de vocabulaire pour observer, relever et analyser le territoire.
- l’écologie entendue ici comme science des liens entre individus et milieux.
- la botanique, avec l’étude des plantes et leurs apports écosystémiques.
- la pédologie, la géologie et l’hydrologie, afin de comprendre le fonctionnement des sols, les cycles de l’eau.
- les méthodes de représentation dynamiques des milieux vivants : traduction du mouvement, de l’éphémère et des cycles.

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