Ce studio vise une exploration projectuelle « bioéthique » et théorique, en lien avec la recherche, centrée sur les problématiques et les vulnérabilités des milieux vivants et la manière dont l’architecture pourrait y répondre.
L’élargissement du champ du projet en architecture :
Cet atelier propose aux étudiants en fin de Master à développer des projets de fin d’études à la croisée de l’architecture, de l’urbanisme, du paysage et de l’aménagement du territoire, qui prennent position - de façon critique, éthique et/ou politique – face à des situations problématiques engendrées par les crises actuelles : changement climatique, effondrement de la biodiversité, guerre, crise sanitaire, crise des migrations, etc.
Les thématiques et les situations de projet envisagées par les étudiants refléteront cet engagement « bioéthique » : la responsabilité de revoir, en tant qu’architectes, les conditions pour réhabiter la biosphère. Les projets intégreront ainsi une forte dimension théorique et critique quant au statut des milieux et des êtres vivants, aux logiques d’installation des infrastructures et des objets architecturaux, aux codes productifs, ordres et catégories de pensée que la « modernité », l’anthropocène et le capitalocène ont imposé à notre société et, implicitement, à notre discipline.
Les étudiants seront encouragés à considérer leurs projets de fin d’études comme une opportunité pour questionner le rôle et les leviers de l’architecture face à la vulnérabilité de nos milieux de vie, autant de façon individuelle via les situations de projet qu’ils auraient choisi d’explorer, que collectivement, en tant que construction collaborative partagée avec leurs collègues, les enseignants et les intervenants invités du studio.
L’expérimentation des milieux vivants :
L’objectif de cet atelier PFE est d’expérimenter différentes manières de « faire projet », explorer des formes et des méthodes alternatives de « projet » et de tester leur capacité à produire et exprimer de la connaissance située. Sans nier l’intérêt de « l’acte de bâtir » et de la « maîtrise » des « objets » architecturaux qualitatifs, il s’agira d’explorer l’acte projectuel de façon moins statique et davantage politique : au sens d’une mise en valeur des écosystèmes et des êtres vivants. C’est ainsi dépasser l’idée de l’édifice comme unique résultat de l’architecture et remettre en question la logique de production de formes construites avant même de s’interroger sur leur matérialité. Il s’agira d’intégrer la question des processus, des temporalités et des relations symbiotiques qu’il engage, engendre ou modifie pour exister, en s’éloignant d’un point de vue anthropocentré. Les étudiants seront amenés à penser de manière critique la pertinence des ressources et des filières économiques et savoir-faire mobilisés, notamment en termes d’impacts sur les milieux et les vivants.
Les projets par la recherche :
Une telle entreprise demande aux futurs architectes de construire une pensée nécessairement transcalaire, dynamique et située du projet. La forme et les méthodes de construction d’un tel projet sont également ouvertes à l’exploration : le projet comme recherche, comme recherche-création, comme pratique créative, comme spatialisation d’enquêtes théoriques, etc. – sont autant de pistes que nous proposons d’oser pour expérimenter un élargissement du champ projectuel en architecture. Le studio de projet s’intégrera dans l’axe « Ressources, milieux et prospectives », et des passerelles pourront être mises en place avec l’atelier AVTT.