L’atelier propose une approche paysagère du projet urbain à travers les enjeux et les techniques de l’eau, autour d’un projet concret de conception / restructuration urbaine réalisé en équipes pluridisciplinaires.
Il offre à la fois un approfondissement du rapport ville/environnement et l’apprentissage d’un dialogue productif avec les ingénieurs, grâce à un travail collaboratif mené avec les étudiants de l’Ecole Nationale du Génie de l’Eau et de l’Environnement de Strasbourg, Il allie ainsi une approche spatiale et créative du projet urbain à un travail technique appliqué, les deux approches aboutissant à des propositions concrètes et intégrées en terme de bâti, de réseaux, d’espaces publics et naturels, répondant aux exigences contemporaines de durabilité et de qualité du cadre de vie.
Thématique 2020/21:
L’eau est déterminante dans la morphogénèse de la ville et de la métropole ; elle constitue aussi un facteur important de la réussite d’un projet urbain, à l’échelle de l’ensemble bâti, du quartier ou du territoire. Le territoire strasbourgeois en offre un exemple éloquent : l’eau a dessiné et détermine encore aujourd’hui son réseau viaire, ses espaces naturels et ses modes d’urbanisation. L’omniprésence de l’eau, souterraine et en surface, génère des paysage vastes et luxuriants, mais aussi d’importants risques d’inondation dans plusieurs secteurs irrigués par les bras de l’Ill, de la Bruche et du Rhin, cadrant les possibilités d’urbanisation.
Dans le contexte d’une densification progressive de la grande couronne strasbourgeoise, le secteur choisi offre un potentiel d’urbanisation qui ne peut être réalisé qu’à la double condition d’intégrer les forces hydrographiques en présence et de valoriser des paysages naturels de grande valeur. Ce contexte appelle une planification à la fois prudente et visionnaire, qui mette l’hydrographie au cœur d’un projet urbain durable et résilient.
Afin de répondre à cette ambition, l’atelier propose un travail collaboratif entre l’ENSAS et l’ENGEES (École nationale du Génie de l’Eau et de l’Environnement de Strasbourg). A travers des rencontres régulières, il offre aux étudiants des deux écoles l’occasion d’élaborer ensemble des stratégies urbaines intégrées sur la base de leurs connaissances propres. Ce travail interdisciplinaire est enrichi par un dialogue suivi avec les départements de l’Environnement et de l’Urbanisme de l’Eurométropole.
Site et enjeux :
Le site de projet concerne un espace partiellement ouvert caractérisé par la présence de l’eau en surface et/ou en sous-sol et par une capacité avérée à recevoir de nouveaux programmes de construction, d’espace public et naturels. Le site d’étude implique l’échelle métropolitaine, et approche l’eau comme richesse en terme de cadre de vie et comme risque naturel à comprendre et à intégrer.
Modalités pédagogiques :
Les projets sont réalisés en équipes pluri-disciplinaires, chaque équipe de l’ENSAS incorporant un étudiant de l’ENGEES et gérant elle-même la fréquence des échanges. Les recherches spécifiques (détails de projets et analyses thématiques) sont réalisées individuellement.
La présence d’interlocuteurs professionnels en matière d’urbanisme et de gestion des cours d’eau permet d’ancrer le travail d’atelier dans un contexte réel, et de tester la validité des propositions au fur et à mesure de leur élaboration.
Le déroulement de l’atelier mêle analyse et projet de façon continue : le regard projectuel soulève des questions auxquelles une analyse informative permet de répondre, orientant à son tour le projet. A ce va-et-vient permanent entre analyse et projet s’ajoute un changement d’échelles régulier, permettant de mettre en regard les propositions spatiales concrètes et localisées avec leurs implications à l’échelle du quartier, du cours d’eau et de la métropole.
Le semestre débute par une journée de visite de site commune aux deux écoles, permettant de découvrir le site, de tisser des liens et de former des équipes de travail. Divers outils de lecture sont utilisés en phase d’approche : croquis in situ, modèles numériques de terrains, cartes historiques, données statistiques. Le travail de conception débute en parallèle, avec l’élaboration de propositions intuitives (1/100, 1/200) focalisées sur le rapport entre bâtiment et cours d’eau,
En seconde phase, le projet évolue vers une perspective plus large sur le quartier, ses enjeux, les potentialités de construction/restructuration (1/500-5000), de valorisation des espaces naturels. Diverses propositions sont mises en forme et contexualisées dans la métropole, son réseau hydrographique et son tissu urbain (1/5000-10.000). Esquisses, schémas, coupes, plans masses, plans de réseaux, maquettes physiques et numériques sont mises en œuvre simultanément pour définir, améliorer et enrichir les projets tout au long de l’atelier.
En dernière phase, l’attention se porte sur la définition d’une stratégie de développement, tant dans le récit d’un futur possible que dans sa traduction dans l’espace à toutes les échelles. Le projet est affiné dans les choix programmatiques et typologiques, dans la conception des espaces libres, et dans son cadre règlementaire (PPRI, PLU, …). Le résultat est développé dans un récit élaboré, cohérent et communicatif, offrant une vision prospective intégrée.
Production attendue :
Les participants sont appelés à concevoir un projet de quartier intégrant forme bâtie, système hydraulique et espaces naturels, le tout dans une vision dynamique et multiscalaire. Cette intégration se fait à quatre niveaux :
- Choix des formes bâties (plus particulièrement au regard des risques d’inondation et du rapport au paysage) ;
- Structure urbaine et paysagère (dans l’objectif d’une réduction des risques et d’une gestion raisonnée des eaux de pluies et eaux usées) ;
- Structure hydraulique (gestion des eaux usées, des eaux pluviales et mitigation des risques d’inondation) ;
- Contextualisation dans le tissu métropolitain (richesse et cohérence du tissu urbain et des continuités biologiques).
Modalités pédagogiques : CM 0 h - TD 141 h