Le métabolisme comme outil de territorialisation ?
Une approche historique et multisituée, en vue du projet d’aménagement. L’exemple du quartier de Koenigshoffen-Est à Strasbourg.
Composition du jury :
Michaël Labbé, Maître de conférences, Université de Strasbourg, examinateur
Pierre Desvaux, Chercheur, CNRS-ESO Nantes, examinateur
Denis Bocquet, Professeur, ENSAS, examinateur
Sabine Barles, Professeure, Université Paris 1, rapporteuse
Christophe Demazière, Professeur, Université Lille, rapporteur
Franck Guêné, INSA Strasbourg, co-encadrant de thèse
Florence Rudolf, Professeure des Universités, INSA Strasbourg, directrice de thèse
Résumé :
Le métabolisme possède une histoire conceptuelle dense, en écho avec la modernité occidentale. Tantôt considéré comme métaphore, tantôt comme mouvement réel, tantôt comme méthode, il s’établit progressivement comme un mode de compréhension des interrelations dynamiques entre les êtres vivants et leurs milieux d’existence. Son caractère paradigmatique soulève la question de son appropriation au sein des disciplines spatiales, en particulier en ce qui concerne le champ de l’urbanisme. Le métabolisme semble en effet permettre l’ouverture d’un espace de traduction, dans lequel il serait possible d’exprimer conjointement les évolutions morphologiques et fonctionnelles d’un territoire au prisme de ses relations avec son environnement. Sur cette base, quelles nouvelles perspectives émergent en vue du projet d’aménagement ?
Nous explorons cette question à partir d’un territoire urbain singulier, le quartier Koenigshoffen-Est à Strasbourg. Inspirée des méthodes ascendantes de l’analyse de flux de matière (MFA), la formation d’un modèle spatial d’appréhension du métabolisme autorise la captation conjointe de deux dimensions apparaissant comme caractéristiques de l’urbanisation moderne : la fragmentation territoriale et l’éloignement spatial des flux de production. Par le biais du modèle, nous construisons une lecture matérielle, historique et multisituée du quartier et de ses évolutions récentes (1828-2023), dans le but d’en extraire des leviers de transformation territoriale.
À l’ère Anthropocène, l’approche par le métabolisme peut-elle outiller une potentielle « Reterritorialisation urbaine » ?
Mots clés :
métabolisme ; quartier ; territorialisation ; échelles ; projet.