Architecte INSA
Nicolas HANDTSCHOEWERCKER
Le métabolisme comme vecteur de territorialisation ?
Approche historique et multi-située à partir d’un quartier urbain. L’exemple de Koenigshoffen-Est à Strasbourg.
Le métabolisme possède une histoire conceptuelle dense, en écho avec la modernité occidentale. Tantôt considéré comme métaphore, tantôt comme mouvement réel, tantôt comme méthode, il s’établit progressivement comme un mode de compréhension des interrelations dynamiques entre les êtres vivants et leurs milieux d’existence. Son caractère paradigmatique soulève la question de son appropriation au sein des disciplines spatiales, en particulier dans le champ de l’urbanisme. Le métabolisme semble en effet ouvrir un espace de traduction dans lequel il serait possible d’exprimer conjointement les évolutions morphologiques et fonctionnelles d’un territoire au prisme de ses relations avec l’extérieur. Sur cette base, quelles nouvelles perspectives émergent en vue du projet d’aménagement ?
Nous explorons cette question à partir du quartier de Koenigshoffen (est) à Strasbourg. Nous nous inspirons des méthodes ascendantes de l’analyse de flux de matière (MFA) afin de former un modèle d’appréhension du métabolisme permettant la captation conjointe de deux caractéristiques fondamentales de l’urbanisation moderne : la fragmentation territoriale et l’éloignement spatial des flux de production. Nous proposons par ce biais une lecture à la fois matérielle et multisituée de l’histoire récente du quartier (1828-2020), pour finalement en extraire des leviers de transformation territoriale.
À l’ère de l’anthropocène, l’approche par le métabolisme peut-elle alors être vectrice d’une reterritorialisation urbaine ?