Du projet urbain au musée à ciel ouvert, la ville oscille entre un besoin de modernisation et une volonté de préserver son patrimoine. À Strasbourg, l’ensemble urbain de la Neustadt illustre ces deux manières d’envisager la ville. Le terme même de « Neustadt », traduit littéralement par « ville nouvelle », résonne de manière singulière car il est porteur de ces deux modalités qui peuvent être perçues comme antagonistes. D’un côté, il se réfère à l’extension urbaine « moderne » planifiée en 1880. De l’autre, il correspond à la dénomination officielle utilisée pour valoriser ce patrimoine et concourir à son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco (juillet 2017). Dans ce contexte de patrimonialisation, la thèse vise d’une part, à déconstruire les faits qui ont conduit à ce changement de statut et d’autre part à étudier la place des habitants dans ce processus. Au-delà des représentations à l’égard de la Neustadt, les décisions vernaculaires des résidents sont particulièrement mises en exergue. À une échelle plus fine qu’est celui de l’immeuble de rapport, il s’agit de comprendre comment des pratiques patrimoniales hétérogènes cohabitent et s’articulent.